Encore une fois il est infernal. Mon fils a agressé verbalement un prof. J’ai bien vu que chaque année c’est la même chose. Il ne travaille pas, ou à moitié. Il va avoir 16 ans et j’ai très peur qu’ils me le déscolarisent.
Son médecin m’a parlé d’un aménagement scolaire.

Je voudrais qu’on reconnaisse son handicap. Il ne faut pas se fier à une apparente normalité, ni à ses capacités. Quand on regarde année après année, c’est la même chose au même période, et chaque année qui passe est de moins en moins réussie. Je fini par croire qu’il va finir par être rejeté du système scolaire.

Une année typique chez lui :
Septembre à fin octobre, cela se passe plutôt normalement.

Puis il rentre progressivement en dépression.
Alors il a du mal à s’organiser, le suivi des cours devient difficile, il s’agite, il n’arrive pas à se concentrer en cours et ses notes chutent. Ses profs essayent de le “secouer” mais ça le rend nerveux. Quand il est nerveux il somatise, se plaind sans cesse de maux. Il se désorganise, les devoirs sont pris de manière partielle.
Le soir, ayant fait beaucoup d’efforts pendant la journée, il ne veut plus rien faire. C’est très difficile de lui faire faire son travail. Souvent on est obligé de renoncer.

Il arrive épuisé et démoralisé au moment de Noël. Les émotions durant les fêtes de famille n’arrangent rien. Le retour des vacances est très difficile et les conflits avec les autres sont plus forts. Il se met a critiquer beaucoup ses professeurs, ses camarades, nous sa famille.

Il se met a déranger la classe parce qu’il en a marre, refuse d’appliquer le PAI (pour paraître normal) et de sortir de la salle. Il tombe malade et manque la classe. Nous n’arrivons pas à récupérer tous les cours manquants et les professeurs ne comprennent pas qu’il faut un adulte pour les lui donner, car seul avec ses camarades cela ne fonctionne pas. Les absences sont quasiment impossible à rattraper et les devoirs à la maison ne sont pas fait.
Les notes ont chutées. Mais elle semble incapable de redresser la barre.

Vers Mars, tout bascule il devient hypomaniaque. Les conflits avec l’école sont plus graves : Il outrepasse les règles, il parle mal à ses professeurs. Les profs qui avait tenté d’être compréhensif au premier trimestre en ont assez. Il cumule les mots dans le carnet de correspondance, il a souvent des exclusions.
Il estime ne pas avoir besoin de l’école et devient rétif au travail.
“C’est ma vie, c’est moi qui décide et de toute façon il n’y a pas de travail…”

Il part en vacances sans nous et ne prend pas ses médicaments. Le retour à la maison est très tendu, il part se défouler sur son vélo et chaque année cela se termine aux urgences. Ne trouvant plus de défouloir il redéprime un peu. Du coup il prend la mesure de son niveau scolaire qui a baissé et  essaye de rattraper au 3ième trimestre. Plus les années passent moins il y arrive.

En Avril, le passage en classe supérieur pose problème, alors qu’il a parfaitement les capacités.
Les profs sont divisés en deux. Ceux qui voient ses capacités et les autres qui voient ses problèmes de comportement et la notation.

Son raisonnement est très souvent biaisé, comme s’il ne comprenait pas vraiment les logiques éducatives.

Mon fils a toujours eu des problèmes d’humeur, mais cela c’est accentué avec l’adolescence et ce malgré le traitement thymorégulateur. Je pense qu’il sera difficile de le stabiliser complètement tant que l’adolescence n’est pas passée.

Il n’existe pas de structure spécialisée pour les bipolaires. Il a besoin d’être protégé dans sa scolarité pour éviter une déscolarisation et pour l’armer du mieux possible pour sa vie d’adulte.

Pour résumer les problèmes qui entravent sa scolarité sont : l’absentéisme, l’incapacité à organiser tout seul son travail, les difficultés de concentration et d’attention, des fluctuations de l’image de soi en période de dépression, et des problèmes de comportements en hypomanie.

Concrètement, il faudrait qu’un adulte le coach en fin de journée et l’aide à faire son travail à la maison. Car l’opposition est telle entre mon fils et moi, qu’il m’est devenu impossible de le faire.

Une maman.

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