Gérer les crises à l'école

L’enfant fait des crises de colère, ou d’angoisse. Ce qui semble incompréhensible, c’est que cela peut partir d’un tout petit rien, et de manière imprévisible.
Ces crises reviennent. Vous vous sentez démunie face à cela, d’autant qu’il a déjà été exclus, puni… etc etc!

D’une manière générale :

  • JAMAIS DE BRAS DE FER avec un élève cyclothymique.
  • CHERCHEZ L’EMOTION SOUJACENTE : stress, peur de mal faire, sensibilité au rejet/moquerie…

Quoi faire en résumé :
1. Savoir :
Une crise c’est des émotions très fortes dans le cerveau qui sont ingérables pour l’enfant.
Ce phénomène est comme un tsunami qui dévaste tout. Le cerveau est en incapacité de réflechir.
Il existe des situations déclenchantes

 

2. Calmer :
Lors de la crise, on arrête toute discution, activité. Evitez de toucher l’enfant.
On se calme soi-même et on tente (on y arrive!) de mettre l’enfant dans un endroit calme.
On attend que cela passe = C’est trop tard pour discuter, éduquer…

3. Anticiper :
Eviter les situations déclenchantes
Savoir quoi faire en cas de crise – qui appeler.
Améliorer sa relation avec l’enfant.

Cela provient d’une frustration ingérable biologiquement, qui déclenche dans son cerveau un “tsunami émotionnel”. Les émotions affluent, beaucoup d’émotions, tellement que cela déborde.
L’image du tsunami, est très représentative, avec cette vague qui grossie, grossie pour finir par tout dévaster.

Le cerveau fonctionne à toute allure, s’emballe et n’a plus aucune ressource pour prendre du recul :
Ce processus bloque le cerveau cognitif, celui de la pensée, de la logique.
Tout stimuli est amplifié.

L’enfant ne le fait pas exprès, il est incapable d’y faire face, et toute personne en proie à cet embrasement, serait tout aussi incapable de le gérer seul.

L’enfant est démuni, et même si cela ne se voit pas, il essaye par tous les moyens de se calmer, lui-même ne comprend pas ce qui lui arrive. Il est stressé, a peur, culpabilise, ses idées sont bloquées sur son ressenti et le déclencheur, le tout mélangé à de la colère.

L’enfant est en mode ultra sensible : tout stimuli emballe un peu plus son cerveau, comme s’il n’avait plus de filtre, de protection. Il faut donc éliminer tout ce qui empêche le retour au calme :

  • Trouver un endroit calme  : Sans bruit, et sans lumière forte car il est hypersensible à tout stimuli dans ces moments.
    Evitez de toucher l’enfant. Menez le à l’infirmerie.

  • NE CRIEZ PAS, parlez doucement : Le cri est une alerte, et mobilise les forces d’une personne pour la fuite (au mieux) ou l’affrontement. En effet, c’est une alerte de danger naturellement. En cas de crise c’est comme déclencher un plan Orsec dans son cerveau.
  • Ne le raisonnez pas : Il n’a pas accès à la logique et au raisonnement, c’est donc illusoire.
    Ce n’est absolument pas le moment de l’éduquer, de lui faire la morale.
    => On ne discute pas. Non, on ne discute pas.
  • Votre stress : Il le reçoit 5 sur 5, cela augmente le sien de manière exponentielle. N’oubliez pas, il est débordé par lui même et certainement très anxieux et stressé de ne pas arriver à se calmer.
    => On respire (ce qui ralenti le coeur et fait baisser le stress, le votre et le sien), on s’éloigne si on y arrive pas.
  • Appelez l’infirmière si c’est très fort, que son comportement devient confus ou sauvage

a) Débrieffer

=> contacter les parents pour un RV
Demandez-leur s’il y a des gestes, paroles aidantes
Demandez-leur s’il est possible que le psychologue de l’enfant puisse vous donner quelques conseils

Demandez à l’élève le lendemain ou plus tard s’il sait ce qui a déclenché la crise. Vous aurez peut-être une piste pour l’aider à ne pas retomber dans un shéma pathogène.

-Voyez s’il est possible, en cas de période de turbulence de diminuer le temps scolaire.

b) Les situations pathogènes

  • Il se met la pression pour un devoir, il a peur de l’échec
  • Vous avez utilisé l’enjeu, la pression pour un devoir, pour obtenir une amélioration.
  • Soyez vigilent sur le rapport de l’enfant et ses camarades, il est susseptible et n’oubliez pas qu’il vient à l’école essentiellement pour plaire à ses parents et voir ses copains (comme tous les enfants)
  • Le punir, il ne comprend pas, car il reste bloqué sur son émotion et non sur la raison de la punition qu’il n’a pas mémorisé.
  • Il ne se sent pas accepté, il pense que l’on est injuste envers lui. A tors ou à raison, trop le houspiller peut-être un déclencheur le jour d’après ou une semaine après plusieurs jours de rumination sur votre remarque.
  • Etre vigilent sur les changements des routines, les transitions (fin de cours, changement d’activité, changement de classe…)

c) Votre relation

La meilleure facon de ne pas avoir de crise c’est que VOUS L’AIMIEZ!
Une bonne fois pour toute dites-vous que c’est votre chouchou, que peu importe s’il a de mauvaises notes, un comportement limite, vous l’appreciez quand même. Vous verez qu’il se sentira bien mieux et dès qu’il le pourra il se mobilisera pour vous contenter.

Non n’objectez-rien, tentez et vous verrez!

AIDEZ-LE : n’hésitez pas à fournir un photocopié des devoirs à faire

– EN SAVOIR PLUS  –

La crise, 
c’est une situation dans laquelle tout ce que l’on pensait être vrai devient faux

Un tsunami émotionnel :
C’est un afflux d’émotions, souvent contraires qui provoquent un ressenti très violent.

Vouloir contrôler 
c’est crisper une situation.
Lâcher prise est une étape souvent salutaire. Car elle va permettre de faire le point.

Analogie avec le kayak : Dans un rapide, on ne peut pas lutter contre le courant. Il faut agir avec, en pagayant plus vite pour garder son équilibre et pour éviter de se faire renverser ou entraîner dans des voies sans issues.

– LIENS –

BLOG CYCLOPIBIPOZORUS :
Schéma de tension
Conversations

CTAH : Gérer la colère des jeunes
CTAH : Mon enfant est explosif

CTAH : Je suis un parent depassé par les crises de mon enfant bipolaire :
Chap 1 : Le pouvoir de la frustration
Chap 2 : Apprendre
Chap 3 : Anticiper
Chap 4 : Résolution
Chap 5 : Empathie
Chap 6 : Identifier
Chap 7 : Solution de crise
Chap 8 : Ensemble

Sources :

  • www.ctah.eu – publications de Caline majdalani
  • GUERIR – Le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse. David Servan-Schreiber – Ed Pocket
  • PARENTS EFFICACES – Dr Thomas Gordon – Ed MARABOUT ou Ed Pocket.
  • FMK -Management :management des situations de crises : http://www.fmk-consulting.com/themes-inter/f34-mancrise.php
  • Reinventer le non – Michel Ghazal – Président Centre Européen de la Négociation -è Auteur de « Mange ta soupe et…tais toi » aux éditions du Seuil
  • CABF – E-Brochure – Educating the child with bipolar disorder