Rappelons que le trouble du comportement est un symptôme non spécifique c’est à dire qu’il peut-être retrouvé dans plusieurs troubles. Il ne permet donc pas à lui seul de poser un diagnostic. Chaque trouble nécessite des explorations spécifiques. A noter que plusieurs troubles peuvent également coexister.

Quand une prise en charge thérapeutique (traitement de première intention) de l’ensemble de la famille est insuffisante face à l’intensité des troubles du comportement de leur enfant, les parents sont souvent démunis.

Les médecins le sont aussi. Mais cela reste un sujet tabou dont on parle plus rarement.

 
Toutes les associations, tous les médias et même des programmes dans les hôpitaux le disent : il faut sortir de l’isolement, ne plus avoir honte, oser en parler.
 
Les médecins se retrouvent alors saturés pour ce motif de consultation qui devient récurrent. Un médicament est parfois nécessaire.
Soumis aux injonctions de notre société inclusive, les plus ouverts prescrivent du méthylphénidate (traitement préconisé pour le TDAH). Mais peu ou mal formés à ces troubles ils sont souvent, en toute bonne foi, incapables de distinguer l’effet rebond* des effets indésirables d’une médication inadaptée.
 
La médication est alors non seulement maintenue mais aussi augmentée. Quand cela n’est pas suffisant, la même molécule est conservée, seule la forme est modifiée.
 
Pour les enfants avec des antécédents familiaux de troubles bipolaires, quand le traitement entraîne une réduction significative du temps de sommeil accompagnée d’une aggravation durable de l’irritabilité, peut-on encore parler d’effet rebond ou de virage maniaque ?
 
Il y a aussi les experts pour lesquels il est souvent reproché de ne voir que par leur spécialité. Il est est de même pour les associations.
 
Les partenariats entre associations sont difficiles comme si chacune défendait son pré carré en en oubliant parfois sa mission originelle…
 
L’effet rebond, le vrai, ne serait-il pas alors du ressort des associations ?
 
Ne tombons pas dans le piège du biais de confirmation !
 
Chez Bicycle, on ne badine pas avec l’éthique.
 
Notre démarche est avant tout scientifique. Quand un parent nous contacte on ne recherche pas tout ce qui pourrait correspondre à de la bipolarité mais à l’inverse tout ce qui ne pourrait pas l’être…
 
Nous rebondissons vers tous les autres troubles qui ressemblent et qui parfois même coexistent…
 
Et chaque jour nous incitons les parents à rebondir vers d’autres associations :
 
Si le battement d’aile d’un papillon peut déclencher une tornade, il peut aussi l’empêcher.
 
Et si nous associations, médecins, professionnels du médico-social, tous ensemble, nous avions le pouvoir de transformer l’effet rebond en effet papillon ?
* L’effet rebond désigne le moment où l’effet du médicament se dissipe et s’estompe. Il est possible que l’enfant présente alors une agitation supérieure pendant une courte durée.
 
(c) Illustration : Rico Gripoil

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