Les idées suicidaires

Un des risques importants dans la cyclothymie, ce sont les idées suicidaires et pas seulement à l’adolescence. Certains enfants, peu, peuvent passer à l’acte très tôt.

Il n’est pas naturel qu’un enfant pense que la vie ne vaut pas la peine.
Quand il l’exprime, c’est un signal pour dire “je ne vais pas bien et je n’arrive pas/plus à faire face”.

D’une manière générale, il ne faut jamais négliger la souffrance, l’enfant a besoin d’être au minimum écouté.

Si l’enfant est suivi par un psy : le signaler absolument. Sinon le signaler à votre médecin traitant.
Il aura le recul nécessaire pour jauger la situation et il connait les procédures d’urgence si besoin.

Vous pouvez en amont laisser les numéros d’écoute près du téléphone ou sur le frigo .

Il est indispensable d’en parler, même si c’est de la provocation ou un mouvement d’humeur.
On ne sais jamais se qui se cache réellement derrière des idées noires.

N’ayez pas peur d’en parler, cela n’aggrave absolument pas les risques.

Comment aborder le sujet :

  • J’ai l’impression que tu souffres…
  • J’ai bien vu que ça ne va pas fort en ce moment.

L’ECOUTER VRAIMENT : Consultez la fiche Ecoute active

Puis :

  • As-tu des idées noires, des envies d’en finir….?
  • As-tu fais des préparatifs?
  • Ne reste pas seul, viens avec nous etc…

Enfin :

  • Le convaincre de se faire aider. Si c’est un adolescent, l’emmener consulter, si c’est un enfant en parler avec un psy et jauger avec lui de la situation.

A EVITER ABSOLUMENT :

  • dire que ce n’est rien ou que ça s’arrangera
    => car on aggrave le sentiment d’abandon.
  • dire que c’est mal de se suicider
    => car on aggrave le sentiment de culpabilité.

8 personnes sur 10 envoient des signaux avant de passer à l’acte. Chez les jeunes, les humeurs virant d’un instant à l’autre, le signe précurseur peut être suivi d’acte très rapidement :

Les signes de dépression :

  • Expression de tristesse, perte de plaisir, désintérêt pour les choses que l’on aime habituellement. Désinvestissement inhabituel.
  • Repli sur soi, difficulté à communiquer.
    Plainte d’un mal-être à l’école, et/ou avec les copains.
    Sentiment d’isolement et d’incompréhension.
  • Mauvaise image de soi.
  • Fatigue, plainte somatique.
  • Réaction de fuite, de se dérober à la réalité.
  • Recours aux médicaments, à l’alcool…
  • Mauvaise interprétation de la réalité : cynique, désabusé…

Surveiller quand :

  • Attrait pour le danger, le morbide,
  • Changement de copains “pas très recommandables”,
  • Fugues, violences, consommation de drogues,
  • Attention aux types de jeux vidéo, à ce qu’il fait sur internet,
  • Résultats scolaires en baisse.

URGENCE il faut agir :

  • Il le formalise : il en parle, il l’écrit, il le dessine : s’il parle de mourir, de la mort…
  • Comportement de départ :
    • Don d’objets auxquels il tient, d’effets personnels.
    • Recherche d’arme à feu,
    • Rédaction d’un testament,
    • Isolement avec des “médicaments pour dormir”.

Sources : module transdisciplinaire de l’université de Rouen – de JP Kahn

1 : le suicide n’est ni un acte de courage ni un acte de lâcheté :
ce n’est pas non plus un choix librement consenti, mais une mauvaise solution pour un sujet ne pouvant trouver d’autre issue à une souffrance devenue insupportable.

2 : il est faux de croire que les personnes qui parlent de suicide ne passent pas à l’acte :
huit personnes sur dix en parlent avant leur suicide ou tentative de suicide.

3 : parler ouvertement de suicide à quelqu’un ne lui donne pas envie de le faire : 
au contraire ceci permet à la personne d’exprimer ses difficultés, sa souffrance, des idées dont elle a
souvent honte et de se sentir entendue, comprise et momentanément soulagée.

Extrait du module transdisciplinaire de l’université de Rouen – de JP Kahn

  • Vous n’aurez plus à me supporter / vous allez être tranquille …
  • Si c’est comme ça la vie, ça ne vaut pas la peine…
  • A quoi ça sert tous ces efforts, j’en peux plus de vivre comme ça…
  • Ça fait mal la mort ? Il se passe quoi après ?
  • Si telle chose arrive, il vaut mieux que je me tue.
  • Bientôt je vais faire un long voyage.
  • Je te donne ma collection de manga, je n’en aurais plus besoin…

– EN SAVOIR PLUS –

Les chiffres :

-> 6% des suicides surviennent entre 15 et 24 ans
-> 66% entre 25 et 64 ans
-> 28% chez les personnes âgées de 65 ans et plus

-> Chez les adultes jeunes (25-34 ans) le suicide est la première cause de mortalité

-> Chez les adolescents, il représente la 2ème cause de mortalité (16%), après les accidents de la circulation (38%).

-> Le suicide est plus rare chez les sujets jeunes et peut être considéré comme exceptionnel chez l’enfant pré-pubère. (0,2/100 000 chez les 5-14 ans, chiffres 1994).
Mais la notion de mort, chez l’enfant, ne peut être assimilée aux représentations qu’en ont couramment les adultes, une représentation construite de la
mort, dans sa dimension d’irréversibilité, n’étant acquise qu’à
partir de 8 ans.

 

– LIENS –

QUESTIONS AUX PROFESSIONNELS- FORUM BICYCLE :
Que faire face aux idées suicidaires de votre enfant, par Marc Spund

CTAH : Automutilation, risque suicidaire et cyclothymie
CTAH : DOSSIER SUICIDE ET BIPOLARITE

infosuicide.org : Que faire en présence d’un enfant suicidaire ?
infosuicide.org : Que faire en présence d’un adolescent suicidaire ?

SERVICE PUBLIC – PREVENTION SUICIDE : http://www.service-public.fr/actualites/002186.html?xtor=EPR-140

SITE CONDUITE SUICIDAIRE : http://www.conduites-suicidaires.com/index2.php

SITE PARLER SANTE : DOSSIER SUICIDE

ledevoir.com : Le suicide chez les enfants

Sources :

  • Sources : module transdisciplinaire de l’université de Rouen – de JP Kahn
  • Site de l’association REVIVRE
  • liens cités ci-dessus