Est-ce normal ? - Quand consulter

La normalité, c’est l’ensemble des caractéristiques générales du plus grand nombre.
La normalité, incluant le socioculturel, évolue avec les époques. Elle est différente d’une société à l’autre.De plus la société de tout temps accepte volontiers la marginalité productive, comme les créatifs par exemple, ou une marginalité sans bruit, comme les ermites ou les aventuriers.

Alors cet enfant un peu marginal ? malade ? insupportable mais normal ?

  • C’est un tempérament de base, c’est naturel.
  • C’est être créatif. Il est donc un peu normal de n’être pas complètement dans les clous.
  • Sans bipolarité, l’humanité seraient encore à vivre dans des cavernes.
  • Ce sont les autres qui sont fous de n’être point cyclothymiques !
  • Pourquoi doit-il être normal alors qu’il ne le veut pas !
  • C’est sa vie après tout !

Le cyclothymique veut être considéré comme les autres… Enfin comme les autres mais avec son look bizarre, ses idées incroyables. Qu’on lui pardonne ses colères et ses excès.

La cyclothymie, c’est être un pied dans la normalité et un pied dans la spécificité.

Si cette spécificité ne posait pas vraiment de problème… vous ne seriez pas sur ce site ! Ou bien votre enfant a “juste” un tempérament cyclothymique et il convient de gommer les aspects qui ne sont pas acceptables pour les autres, ou bien sa cyclothymie s’exprime haut et fort et l’handicape plus que sérieusement.

Quel avenir peut avoir un enfant qui se déscolarise, qui est en conflit avec les autres ?
> Sans vouloir à tout prix qu’il ait une scolarité brillante, il lui en faut tout de même une.
> Sans vouloir à tout prix qu’il ait une horde d’amis, il lui faut quand même apprendre à avoir des rapports un minimum pacifiques avec les autres.

Pour résumer, la cyclothymie pose sans cesse et dans tous les pans les plus ténus de la vie, la question de “ou mettre le curseur ? “

NORMALITECYCLOTHYMIE
Humeurs globalement stablesHumeur instables et émotions intenses
Réactions adaptées aux situationsRéactions disproportionnées, exagérées
Evolution de l’humeur dépendante du contexteEvolution autonome
Pas d’impact particulier sur le comportementImpact significatif sur les comportements
Hauteur modérée des variations d’humeurHauteur élevée des sauts d’humeurs
Humeur joyeuse, gaie, euphoriqueHumeur souvent irritable, dysphorique
(NDLR: Notion d’excitation, plus que joyeux)
Pas de fluctuation brusqueFluctuations brusques,
présence de virage de l’humeur
Absence de cyclicité-chronicitéRécurrence et cyclicité
Pas de souffrance psychique importanteSouffrance psychique significative
Jugement social préservéAltération du jugement social
Pas ou peu de conflits sociauxTrop de conflits avec les autres

Tiré du livre : “Cyclothymie, pour le pire et pour le meilleur. Bipolarité et créativité” Dr Elie Hantouche et Régis Blain- ed Robert Laffont

NORMALITECYCLOTHYMIE
HeureuxPLUS qu’heureux, anormalement heureux, excité, incapable de se calmer
TristeTRES triste, perd le gout de faire :
la vie ne vaut pas la peine
FrustréTRES frustré,
incapable de gérer une frustration comme un enfant de 2 ans alors qu’il en a 10.
A normalement (de temps en temps)
des idées, des envies créatives.
A tout le temps des idées, créatif.
Exemple : Se lève, fait 10 dessins, puis 2 constructions en légo, puis vient vous réveiller en fanfare pour faire un gâteau pour le petit déjeuner, il est 7h30 un dimanche !
Se confronte à ses camarades et trouve un consensusSe confronte sans cesse, fait la compétition, le consensus c’est l’autre qui “lâche l’affaire”, ou bien le consensus c’est le repli, fuir les autres
L’enfant dit non pour tester les limites mais revient rapidement à la raison.Il se rue sur la limite comme la faim sur la misère, passe la barrière et est systématiquement de l’autre coté
L’enfant suit globalement les règles

L’enfant invente/impose les règles, surtout pas les vôtres

“…/… Ainsi des mouvements intérieurs de son moral, de ses pensées et de son energie vitale tournent de façon cyclique entre des hauts et des bas pénibles, au point de la déstabiliser concidérablement…/…
…/… qui reviennent inéxorablement…/…ces fluctuations…marquent l’histoire entière du sujet…/…

  • EMOTION : 
    Euphorie > Ravissement > Joie > Contentement > Neutre > Déplaisir > Peine > Tristesse > Désespoir
  • FORME PHYSIQUE :
    Survolté > Energique > Dispos > Neutre > Las > Mou > Fatigué > Epuisé > Exténué.
  • PENSEES : 
    Exaltées > Allègres > Enjouées > Gaies > Neutres > Moroses > Sombres > Désolantes > Noires
  • FONCTIONNEMENT CORPS/ESPRIT :
    Affolé > Précipité > Acceléré > Rapide > Normal > Lent > Apathique > Inerte > Figé
  • PERCEPTIONS SENSORIELLES : 
    Violentes > Aiguisées > Intenses > Fines > Neutres > Atténuées > Diminuées > Amorties > Etteintes
  • REACTIVITE EMOTIONNELLE :
    Hypperéactivité —–> Apathie

Sources et extraits: “Des hauts et des bas, Bien vivre sa cyclothymie” Dr Nicolas Duchesne – ed Odile Jacob.

Nous pourrions dire qu’il faut consulter lorsque plusieurs critères sont remplis :

  • L’enfant ne montre que rarement de moments de bonheur tranquille.
  • Les relations entre l’enfant et le monde extérieur à la famille deviennent difficiles.
  • Les relations intrafamiliales passent par trop de cris et d’incompréhensions.
  • Lorsque les résultats scolaires sont en chute et ne sont pas à la hauteur des compétences de l’enfant.
  • Lorsque les enseignants se plaignent des comportements de l’enfant.
  • Lorsque l’enfant montre des TOCs et des phobies ne correspondant pas à celles de son âge ou présentent des intensités anormales.
  • Lorsque l’enfant se replie sur lui-même. Lorsque la communication parent-enfant perd trop de sa profondeur.
  • Tout le monde dit que l’enfant est hyperactif (au sens commun du terme, car l’hyperactivité est un diagnostic en soi qui ne peut être posé que par des professionnels).
  • Lorsque l’enfant perd de son intérêt pour la vie.
  • Lorsque l’enfant commet de trop nombreuses incivilités et des actes délictueux pour son âge.
  • Lorsque l’enfant est visiblement déprimé.
  • Lorsque l’enfant fugue.
  • Lorsque l’enfant semble incapable de gérer ses émotions.
  • Lorsque l’enfant est trop souvent dans la provocation (point de vue de l’adulte, nous verrons qu’un enfant cyclothymique a des attitudes qui ressemblent à de la provocation mais qui n’en sont pas).
  • L’enfant est difficile et il y a des antécédents de troubles de l’humeur dans la famille.
  • Lorsqu’il y a un nombre significatif de réponses positives au test de cyclothymie juvénile,
    ou que certains points sont très affirmés.

Bien entendu, tous ces éléments ne conduisent pas systématiquement à la cyclothymie. Seule votre clairvoyance et celle des professionnels que vous rencontrerez permettront d’aboutir à la bonne piste.

Selon le Dr Elie Hantouche, il faut consulter quand :

Extrait de : Cyclothymie, pour le pire et pour le meilleur. Bipolarité et créativité” Dr Elie Hantouche et Régis Blain- ed Robert Laffont

  • Humeur instable, saute d’humeur + émotions intenses
  • Réactions disproportionnées, exagérées
  • Evolution des humeurs non dépendante du contexte
  • Durée longue des états de tristesse ou d’euphorie
  • Impact significatif sur le comportement
  • Hauteur/force élevée des sautes d’humeur (exemple : ++triste, +++triste…)
  • Humeur souvent irritables, dysphoriques
  • Fluctuation brusque (virages de l’humeur)
  • Récurrence et cyclicité des variations d’humeur
  • Souffrance psychique
  • Altération du jugement
  • Trop de conflit avec les autres.

…/…D’une façon générale, lorsque l’enfant se situe dans un extrême, soit qu’il soit dans le “trop” soit qu’il soit dans le “trop peu”. Un changement brusque dans l’attitude ou les habitudes de l’enfant doit également alerter.

1- La petite enfance (0 – 4 ans) 

Durant la petite enfance, c’est surtout par des manifestations somatiques que l’enfant exprime son malaise. Parmi ceux-ci, citons les vomissements répétés, les régurgitations, les difficultés à s’endormir, la propreté non acquise ou perdue de façon en sont quelques manifestations. Chez le nourrisson, l’évitement du regard, l’absence de babil, l’indifférence à ce qui se passe autour de lui, une trop grande “sagesse”, doivent alerter. Plus tard, des jeux stéréotypés, une grande anxiété lorsque l’enfant est séparé d’un objet de prédilection sont également des signes qui peuvent motiver une consultation psychologique .

2- L’enfance (4 – 12 ans)

Les troubles de l’acquisition du langage ou de son utilisation (syntaxe incorrecte, pauvreté du vocabulaire, néolangage …) l’agitation continuelle, la chute des résultats scolaires, les difficultés d’apprentissage, la perte de la propreté, l’agressivité, les vols et mensonges systématiques et durables, les conflits permanents dans la famille ou à l’extérieur de celle-ci, les peurs durables (le loup, les monstres, le fantôme…), les troubles du sommeil, une grande maladresse dans l’utilisation que fait l’enfant de son corps sont des signes qu peuvent motiver une consultation psychologique.

3- L’adolescence

Chez l’adolescent, tout changement brusque doit alerter : retrait, désintérêt vis a vis du groupe de copains ou au contraire sur-investissement au détriment de tout le reste, baisse importante des résultats scolaires, intérêt subit pour des thèmes morbides, perte d’appétit ou boulimie sont des motifs valables d’une demande de consultation psychologique. L’apparition (ou le renforcement) de vols, des fugues, l’entrée dans des conduites addictives (alcoolisation les week-end, utilisation de psychotropes) sont également d’autres signes d’alarme…/…

Source : http://www.psyapsy.org/index.php?option=com_content&task=view&id=7&Itemid=25


Petite vidéo pour réfléchir à la question de normalité en psychiatrie :

La question reste ouverte, la normalité remplit des pages de psychologie, de psychiatrie, de sociologie…

Tout d’abord, avant de choisir votre psy, consultez votre médecin traitant, il se peut qu’il soit apte à prendre en charge une partie de la thérapie, apte à poser un diagnostic de cyclothymie juvénile, car la médecine générale est souvent plus ouverte et pragmatique.

La plupart du temps, cependant, il va falloir vous ré-orienter vers une personne capable de poser un diagnostic. 
Puis se posera également la question de la prise en charge thérapeutique. Là encore, le médecin généraliste peut très bien gérer l’aspect médicamenteux et pourquoi pas la psycho-éducation, mais il lui sera certainement plus difficile de faire la TCC.

En général, il va vous orienter directement vers les professionnels de la psychologie/psychiatrie.

Quel type de psy, les différences ?

Un psychologue est une personne ayant suivi un cursus universitaire DESS, ou une formation diplômante en psychologie (5 ans).
Il est formé à l’écoute et sera à même de proposer un certain type de thérapies et notamment la TCC, s’il a été formé pour cela.

Le psychologue de l’école est souvent un psychologue généraliste qui est formé à l’écoute et non aux thérapies. Par contre aller la consulter permet parfois de bien se faire orienter.

Un psychiatre est un médecin qui s’est spécialisé en psychiatrie (8 ans + 3 ans), il peut donc prescrire des médicaments, il peut conduire une thérapie.
Ses consultations sont remboursées en partie par la sécurité sociale s’il est conventionné.

Un pédopsychiatre est un médecin qui s’est spécialisé en psychiatrie pour les enfants.

Un psychothérapeute est celui qui propose une thérapie. Il peut être psychiatre, psychologue ou une personne ayant suivi une formation (pas forcément diplômante) dans un type de thérapie précis…
Attention, la dénomination n’est pas strictement encadrée et précise en France, il peut arriver qu’un psychothérapeute n’ait aucune formation. Renseignez-vous à propos de celui que vous envisagez de consulter.

Si vous vous adressez à une équipe, bien souvent le psychiatre pose le diagnostic et prend en charge la thérapie médicamenteuse, le psychologue ou des psychothérapeutes l’épaulent et peuvent proposer des thérapies type TCC, psycho-éducation.

  • Tout d’abord, vérifiez si cette équipe connait les troubles de l’humeur.
  • Vérifiez s’ils sont en capacité de prendre en charge les enfants.
  • Renseignez-vous sur leurs diplômes, leurs écrits.
  • Procédez par bouche à oreille, demandez à votre médecin traitant.
  • Demandez-leur s’ils connaissent la cyclothymie juvénile et s’ils savent la soigner.
  • Face à eux, quel est votre ressenti ?
  • Répondent-ils à toutes vos questions de manière précise ?
  • Sont-ils à votre écoute, prennent-ils en compte vos réticences, vos doutes..?
  • Prennent ils en compte l’enfant ET l’entourage ?
  • Lisez, documentez-vous sur la cyclothymie afin de poser les questions justes et d’avoir le bon vocabulaire.

L’idéal est que l’équipe ou le psy soient spécialiste de la cyclothymie juvénile.

Soyez également patient, parfois il faut un peu de temps pour se connaître et se faire confiance.

– EN SAVOIR PLUS –

  • Accepter la différence, jusqu’où?
  • Il n’y a pas un seul chemin, qui peut mener à son but.
  • “Vous n’y arriverez jamais Gui Degrenne !”
  • “La démarcation entre les bons et les mauvais élèves n’est pas toujours très nette. Il suffit parfois de peu de choses pour qu’un cancre devienne bon élève…et vice-versa” – André Sauzedde
  • Et si demain, le cyclothymique devient la personne la mieux armée pour s’en sortir dans la vie ?
  • On est toujours le “casse-pied” de quelqu’un, mais on ne peut pas être le “casse-pied” de tous.
  • Un défaut est une qualité en surdosage.

Peu de psychiatres diagnostiquent la cyclothymie juvénile.

  • La psychiatrie est un patchwork de différents courants, le plus important en France étant la mouvance analytique (Freud, Lacan…). En plein essort : les comportementalistes avec les TCC.
  • La cyclothymie est une maladie à dominante BIOLOGIQUE, c’est pourquoi nous vous conseillons de choisir :
    1. Un psychiatre spécialiste de la cyclothymie qui accepte de soigner les enfants.
    2. Sinon, organisez une équipe de soins : avec votre généraliste et un psychologue faisant des TCC.
    Bien souvent le psychologue TCC, saura reconnaitre la cyclothymie et pourra en équipe avec le généraliste, poser le diagnostic et soigner.
    Poussez-les a travailler ensemble 😉

– LIENS –

http://www.cancres.com/

CYCLOPIBIPOZORUS
Reflexion sur la normalité

CYCLOTHYMIE ET VERITE
Reflexion sur la normalité
Cyclothymie, une constitution naturelle

CTAH-RECHERCHE
Qui a le trouble cyclothymique? Qui consulte?

AFTCC – Association Francaise de TCC.
Vous trouverez des médecins, psychiatres, psychologues près de chez vous qui ont adhéré à l’AFTCC.
Nous pensons que c’est un gage pour une ouverture d’esprit plus grande envers la cyclothymie infantile.
De plus,généralement ils incluent la famille dans leur thérapie. Nous parents sommes au fait de ce qui se passe en scéance.

Fondation FONDAMENTAL
La fondation Fondamental fait de la recherche sur les maladies dont une grosse partie sur les troubles bipolaires. Elle comprend notament les centres expert auprès desquels vous pouvez vous adresser à partir de l’adolescence.
Cette fondation à pour but de combler le retard dans le diagnostic des maladies mentales telle que la skizophrénie, la bipolarité et Asperger.

– BIBLIOGRAPHIE –

Les fous d’en face
Lecture de la folie ordinaire – de Pierre Marie- Ed Denoël

Le normal et le pathologique
Georges Canguilhem – Ed PUF

L’encyclopédie des cancres: des rebelles et autres génies
de Jean-Bernard Pouy, Serge Bloch, Anne Blanchard – Ed Broché

Protocoles et échelles d’evaluation en psychiatrie et en psychologie
de Martine Bouvard et Jean Cottraux – ed Masson

Sources :