Comment le cerveau gère les humeurs ?

L’humeur, en psychologie, vient du grec thumos, “siège des émotions”.
C’est l’état thymique gérant les émotions et l’affectif.

Du point de vue médical, les humeurs sont des fluides du corps.

Avec les neurosciences, les humeurs (fluides) d’Hippocrate sont revisitées : en effet dans la gestion des humeurs, il est question d’échanges “hormonaux”, de circuits permettant de gérer les émotions.

Voici 3 clés pour mieux comprendre ce qui se passe dans le cerveau, comprendre le fonctionnement général des humeurs et montrer les récentes découvertes de la recherche sur l’impact des troubles de l’humeur dans le cerveau :

[O] Le cerveau reptilien :
siège des comportements reflexes, instinctifs et ancestraux : se nourrir, se reproduire, se protéger.

[O] le cerveau émotionnel :
ou limbique, au centre du cerveau, un peu plus évolué, qui gère les émotions, les souvenirs, crée des liens affectifs et donc permet des comportements complexes. Il comprend l’Amygdale, qui gère la peur, notre capacité aux émotions…

[O] Le cerveau cognitif,
ou logique, le plus récent dans l’évolution qui lui réfléchit, parle…Il contrôle la pensée et les comportements. 

Normalement, le cerveau cognitif intervient dans tout et a la capacité de prendre le contrôle sur les 2 autres…..Sauf en cas de danger imminent, comme si les 2 autres cerveaux déclenchaient une sorte de plan Orsec.

Les troubles de l’humeur impacteraient certaines régions du cerveau émotionnel, avec une sur activation chronique de l’amygdale. Ils seraient responsables d’un déséquilibre entre le cerveau émotionnel et le cerveau cognitif.

Mais au fait comment interagissent-ils ces 3 cerveaux ?
Grâce à des “neurotransmetteurs”, sorte d’hormones dans le cerveau :

Nous avons des mécanismes dans le cerveau qui gèrent nos émotions, le danger, le plaisir, la douleur… Tout ceci se fait par des échanges hormonaux, dont 3 principalement : la dopamine, la noradrénaline et la sérotonine.

La sérotonine : intervient pour moduler l’appétit, le sommeil, l’humeur, la libido et les fonctions cognitives.

La dopamine : est impliquée dans le contrôle du mouvement et de la posture. Elle module aussi l’humeur et joue un rôle central dans le renforcement positif et dans la dépendance.
A taux normal, la personne est apte à faire des efforts pour parvenir à un but plaisant, quand le taux est bas la personne se désinvestie.

La noradrénaline : joue un rôle dans l’attention, les émotions, le sommeil, le rêve et l’apprentissage. Elle est également le précurseur métabolique de l’adrénaline.

Dans la bipolarité 2 autres neurotransmetteurs entrent en jeu :

Le GABA : a des propriétés calmantes, qui régule les émotions et l’anxiété.

Le Glutamate : est un excitant moteur et psychique.

Pour simplifier : la gestion des humeurs permet de rétablir l’équilibre dans le cerveau.
En effet si l’on rencontre un danger, le cerveau met à disposition tout le nécessaire pour fuir ou lutter, comme si l’on était dopé : accélération du cœur, tension des muscles, accélération de la pensée…

Accélération de la pensée… énergie…. cela ne vous fait penser à rien?
Si bien sûr ça ressemble drôlement à une euphorie, une humeur haute.

Quand cet état perdure, le cerveau va chercher à rééquilibrer en activant les hormones nécessaires à un ralentissement. Si ce ralentissement est trop fort, dure trop longtemps, c’est la dépression qui apparaît.

On sait également que pour gérer les humeurs, le cerveau emprunte 2 circuits :

  • le circuit limbo-thalamo-cortical

    Il intervient dans la mémoire déclarative (accessible à la conscience et pouvant être exprimée par le langage). Il touche : les émotions et le comportement (Système limbique), le filtrage des informations (Thalamus) et la cognition (Cortex préfrontal).

  • le circuit limbo-striato-pallido-cortical

    Il intervient dans la mémoire des habitudes. La dysfonction de ce circuit peut amener des compulsions, de l’apathie.

tiré du site : le cerveau à tous les niveaux :
“…/… Quand une situation est perçue (Amygdale*) comme désagréable ou dangereuse, une réponse générale à ce stress se met en place dans notre organisme. Selon la situation et l’expérience antérieure qu’il en a, l’individu adoptera un comportement soit de fuite, de lutte ou d’inhibition de l’action (le statu quo).

De la perception du danger à la sécrétion d’hormones préparant l’organisme à y faire face, la réponse met successivement en jeu : 1) le système limbique, 2) l’hypothalamus, 3) l’hypophyse et 4) les glandes surrénales…./…”

“…/…L’amygdale est essentielle à notre capacité de ressentir et de percevoir chez les autres certaines émotions. C’est le cas de la peur et de toutes les modifications corporelles qu’elle entraîne…/… “

=> Pour conclure :
On voit bien comment d’une gestion normale des émotions, de la peur, des humeurs, du stress…
une réponse excessive du cerveau, ou qui perdure car mal régulée, peut dégénérer en :
dépression, compulsion, phobie, troubles de l’humeur…

– EN SAVOIR PLUS –

Le tempérament, c’est la biologie de base sur laquelle vient se greffer la personnalité.

Savez-vous que dans un cerveau sujet aux troubles de l’humeur, certaines zones ont changé, notamment dans les parties gérant la mémoire.

Les antidépresseurs, les anxiolytiques, les thymo-régulateurs vont jouer sur les neurotransmetteurs pour rétablir la stabilité.

La pensée et le comportement agissent sur la plasticité du cerveau et vice-versa. Les thérapies offrant les meilleurs résultats à l’heure actuelle allient médicaments et TCC.

– LIENS –

Le Cerveau à tous les niveaux:
La théorie des 3 cerveaux
Le nouveau bati sur l’ancien

L’origine médicale : Hypocrate :
WIKIPEDIA : La théorie des humeurs
WIKIPEDIA : Hippocrate

 – BIBLIOGRAPHIE –

MishKin dans les années 70 et ses circuits mémoriels.

Sources :
Pardonnez, nos raccourcis un peu abusifs parfois. Si vous souhaitez avoir tout en détails et de manière plus scientifique, consultez nos sources: