Les humeurs hautes :
Manie - Hypomanie - Up

L’humeur peut être haute, basse, ou mixte (un mélange de symptômes hauts et bas en même temps). Pour chaque état, l’intensité diffère selon les gens, les événements qu’ils traversent.
Humeur Haute = Manie/Hypomanie = UP

Regardons ce qui se passe quand on est d’humeur haute :

Nous aimons beaucoup le résumé du Dr Hantouche et de V. Trybou sur les UP : LE DESIR

  • Lenteur du monde et des autres
  • Extase, exaltation, euphorie
  • Démonstratif (pour nos enfants, je mettrais “Démon”)
  • Exiger
  • Sexualité, tout est sexe
  • Insouciant, voir inconscient des risques
  • Radical, sans concession

Attention les symptômes hypomaniaques (voir maniaques pour les ados) sont différents des adultes, car ils ne durent pas nécessairement aussi longtemps, parfois à peine moins d’une heure, et sont évidement adaptés aux potentiels de leur âge.
Par exemple : Comprenez que “dépenses excessives”, cela puisse être avec VOTRE porte-monnaie ou VOTRE compte internet/téléphone…

On le décrirait comme :

  • Hyperactif
  • Satisfait de lui
  • Moulin à parole
  • Provocateur
  • Tyran
  • Casse-cou
  • Bagarreur
  • Infatigable
  • Obsédé pour son âge
  • Il a avalé un faiseur de bêtises
  • Imaginatif
  • Toujours en demande
  • Il revient avec des notes excellentes et des problèmes de comportement

Le symptôme chez nous parent qui ne trompent pas : EPUISE
A le renvoyer au SAV des enfants !

Nous sommes :

  • Epuisés moralement et nerveusement
  • Paumés face à l’œil réprobateur de la directrice vous expliquant qu’il/elle s’est bagarré/e et faisait des aller-retour intempestifs dans les toilettes des filles/garçons !
  • Ultra en colère contre toutes ses bêtises à répétition
  • Incompréhension : je ne l’ai pourtant pas élevé comme ça !
  • Sourds tant il nous saoule de paroles
  • Ebahis face à cette intelligence et imagination décuplée !

Selon le DSMIV :
A. une période nettement délimitée durant laquelle l’humeur est élevée de façon anormale et persistante, pendant au moins une semaine (ou toute autre durée si une hospitalisation est nécessaire)
(NDLR : attention la durée est très variable d’une personne à l’autre et certains peuvent présenter un accès maniaque plus court.)

B. Au cours de cette période de perturbation de l’humeur, au moins 3 des symptômes suivants (4 si l’humeur est seulement irritable) ont persisté avec une intensité suffisante :

1) Augmentation de l’estime de soi ou idée de grandeur.
2) Réduction du besoin de sommeil (ex : le sujet se sent reposé après seulement 3h de sommeil).
3) Plus grande communicabilité que d’habitude et/ou désirs de parler constamment (Logorrhée).
4) Fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent. Fatigue ou perte d’énergie presque tous les jours.
5) Distractibilité (ex: l’attention est trop facilement attirée par des stimuli extérieurs sans importances ou insignifiants).
6) Nette augmentation de l’activité orientée vers un but (social, professionnel, scolaire ou sexuel).
7) Engagement excessif dans des activités agréables mais à potentiel élevé de conséquences dommageables (ex: la personne se lance sans retenue dans des achats inconsidérés, des conduites sexuelles inconséquentes ou des investissements commerciaux déraisonnables…).

C. Les symptôme ne répondent pas aux critères d’un épisode mixte.

D. La perturbation de l’humeur est suffisamment sévère pour entrainer une altération marquée du fonctionnement professionnel, des activités sociales ou des relations interpersonnelles ou pour nécessiter une hospitalisation afin de prévenir des conséquences dommageables
pour le sujet ou pour autrui, ou bien il existe des caractéristiques psychotiques.
(NDLR : attention les délires pouvant subvenir en manie peuvent faire dévier à tord le diagnostic vers une schizophrénie! Il faut que l’accompagnant insiste auprès du médecin sur TOUS les symptômes)

E. Les symptômes ne sont pas dus aux effets physiologiques directs d’une substances (abus de médicaments, alcool, drogues…) ou d’une affection médicale générale (ex : Hyperthyroïdie)

Diagnostic d’hypomanie de Angst :
1) Moins d’heures de sommeil
2) Davantage d’énergie de de résistance physique
3) Davantage de plaisir à faire plus de travail
4) Davantage d’activités sociales (plus d’appels téléphoniques, plus de visites…)
5) Plus de déplacements et voyages
6) Davantage d’imprudences au volant
7) Dépenses d’argent excessives
8) Comportement déraisonnable dans les affaires
9) Surcroit d’activités
10) Davantage de projets et d’idées créatives
11) Moins de timidité, moins d’inhibition
12) Plus bavard que d’habitude
13) Plus d’impatience ou d’irritabilité que d’habitude
14) Attention facilement distraite
15) Augmentation des pulsions sexuelles
16) Augmentation de la consommation de café et de cigarettes
17) Augmentation de la consommation d’alcool
18) Exagérément optimiste, voire euphorique
19) Augmentation du rire (farces, plaisanteries, jeux de mots, calembours)
20) Rapidité de la pensée, idées soudaines

Un score de 10 et plus fera soupçonner fortement une hypomanie.

En général, une forte diminution des heures de sommeil sans en ressentir de fatigue est le signe le plus annonciateur d’une phase hypomaniaque.

En général, mais pas tout le temps, ces symptômes durent plusieurs jours.

– EN SAVOIR PLUS –

Chez l’enfant une phase dure peu et les phases successives peuvent s’enchaîner en quelques heures.

Il peut y avoir des confusions entre un UP et de l’hyperactivité pure.
Quand on regarde au delà des symptômes du moment, on s’apperçoit qu’un enfant cyclothymique a des variations d’énergies, d’humeurs (même ténues).

Attention, encore à l’heure actuelle, des crises maniaques sont confondues avec de la schizophrénie. Avec une enquête sur la vie en générale de la personne, la confusion peut-être levée aisément.

– LIENS –

FORUMS ET SITES AVEC TESTS ET DESCRIPTIONS : 

ARGOS2001
BIPOLAIRE-INFO
CTAH
LE FORUM DES BIPOTES

– BIBLIOGRAPHIE –

“Cyclothymie – Troubles bipolaires des enfants et adolescents au quotidien”
Dr Elie Hantouche et Barbara Houyvet – Ed J LYON

“Vivre avec un enfant hyperactif”
Frédéric Kochman

Vivre avec des hauts et des bas
Dc Christian Gay et Jean-Alain Genermont – Ed Hachette Littérature- essai broché 2002

Sources :

  • DSM IV
  • “CYCLOTHYMIE, Troubles bipolaires des enfants et adolescents au quotidien” Dr Elie Hantouche et Barbara Houyvet – Ed J LYON
  • http://www.bpkids.org/learn/library/about-pediatric-bipolar-disorder
  • http://www.bpchildren.org/BPChildrenParent.html
  • http://www.ctah.eu
  • Article ScienceDirect – revue neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 54 (2006) 217-227 – Traitement des troubles bipolaire de type 1 chez l’enfant et l’adolescent – A consoli, E Deniau, C Huyhn,P Mazet, D cohen.
  • Bourgeois ML.: Manie et dépression : comprendre et soigner les troubles bipolaires. Odile Jacob, 2007.
  • French-cbq : Questionnaire du Dr Demetri Papolos, Traduction Dr Frédéric Kochman et Mme Rosenberg.
  • Clinical Manuel for Bipolar Disorders in Children and Adolescents. Robert Kowatch, Mary Fristad, Robert Findling, Robert M. Post.- Américan Psychiatric Publishing 2009
  • Is the increase of hypomanic stages during adolescence related to gender and developmental tasks?
    SERGE BRAND 1 , JULES ANGST 2 & EDITH HOLSBOER-TRACHSLER 1 – The World Journal of Biological Psychiatry, 2010; 11: 231–239
  • LES JEUNES ET LE TROUBLE BIPOLAIRE de Patricia Garel, M.D., psychiatre, et François Maranda, M.D., psychiatre, CHU Sainte-Justine – Plaquette association REVIVRE, Canada.
  • Polarité maniaque du premier épisode d’un trouble bipolaire : aspects cliniques et pronostiques
    Manic polarity of the onset episode of bipolar disorder : clinical and prognostic considerations
    A. Kaladjian*(a), E. Fakra(a), M. Adida(a), N. Besnier(a), M. Maurel(a), J.-M. Azorin(a) – L’encephale
  • Troubles bipolaires : aspects pratiques de la prise en charge – Symposium Jansen-Cilag, La Rochelle, 7 octobre 2005 – L’Information psychiatrique 2005 ; 81 : 927-32.
  • TROUBLE DÉFICITAIRE DE L’ATTENTION AVEC OU SANS HYPERACTIVITÉ ET TROUBLES DE L’HUMEUR : RECENSION DES ÉCRITS Cameron Montgomery1 André C. Moreau Université d’Ottawa Université du Québec en Outaouais Yvan Morin Université Laurentienne – Revue québécoise de psychologie (2008), 29(1), 233-258
  • Symptoms Leading to a Bipolar Diagnosis: A Phone – Survey of Child and Adolescent Psychiatrists
    Cathryn A. Galanter, M.D.,1 Dana L. Pagar, M.A.,1,2 Peter P. Oberg, B.A.,1 Carrie Wong, M.D.,1,3
    Mark Davies, M.P.H.,1,4 and Peter S. Jensen, M.D.1,5- JOURNAL OF CHILD AND ADOLESCENT PSYCHOPHARMACOLOGY Volume 19, Number 6, 2009