Diagnostic
En fonction des différentes approches en pédopsychiatrie, votre enfant a reçu, ou recevra, le(s) diagnostic(s) de :
- Trouble du comportement et de l’émotion
- Dysrégulation (sévère) de l’humeur
- Trouble de l’humeur
- Cyclothymie – Bipolarité juvénile – Bipolarité
- Hypersensibilité – Hyperémotionnalité
- TDAH (hyperactivité) + dépression
- Trouble DYS + problèmes émotionnel et/ou dépression
- Trouble de la personnalité limite – BorderLine.
- Dépressions
A la base des dysfonctionnements de votre enfant : un cerveau qui régule mal le stress et les émotions. Cela entraîne des troubles de l’humeur, de la pensée et du comportement.
La cyclothymie non traitée empire au fur et à mesure du temps. Une moitié de ces enfants connaîtra une hospitalisation, l’autre moitié de grandes difficultés de vie (divorces, licenciements, dépressions à répétition….).
La prise en charge précoce et adaptée permet de changer le pronostic de l’enfant, de lui donner un avenir moins handicapant, peut-être même normal.
La cyclothymie c’est avant tout un tempérament instable : hypersensible, hyperémotif et des humeurs qui fluctuent un peu plus que la normale. Quand ces variations posent des problèmes d’adaptation sociale, de souffrance de l’enfant et de l’entourage… c’est pathologique.
La cyclothymie est une forme de trouble bipolaire. La personne passe rapidement d’un état d’excitation à un état de ralentissement du cerveau. La plupart de nos enfants sont de type cyclothymique.
La bipolarité c’est une variation anormale des humeurs qui passent de l’excitation à la dépression selon des modalités et des degrés différents :
Comme l’indique le tableau ci-dessus, dans la cyclothymie l’intensité est moindre que les autres formes bipolaires, les cycles sont rapides, parfois d’un jour à l’autre et pour les enfants cela peut se passer plusieurs fois par jours.
La cyclothymie, c’est d’abord de l’émotionnel. Cet émotionnel va impacter différents aspects qui peuvent ressembler à de l’hyperactivité, de la précocité…
Elle est également associée a différents troubles : anxieux, DYS, hyperactivité, opposition… On dit que ces maladies sont comorbides.
ON DIT DE MON ENFANT QUE :
On peut regarder l’enfant sous le prisme de la personnalité, car c’est vrai que ce fonctionnement du cerveau induit des caractéristiques sur ce qu’est l’enfant. Mais si le problème c’est la personnalité, on fait quoi?
Pour notre part, nous pensons que regarder la problématique sous le prisme de l’humeur permet d’avoir des solutions concrètes.
Il présente de l’impulsivité, des problèmes de concentration qui ressemblent beaucoup à de l’hyperactivité.
– Ce ne sont pas les mêmes zones du cerveau qui sont impactées.
– 59% des personnes ayant reçu un diagnostic de TDAH, presentent à l’age adulte une maladie mentale (essentiellement bipolarité)
Beaucoup de ces enfants présentent un problème de comportement qui peine à rentrer dans des normes acceptables.
Le comportement peut se changer en TOP : Trouble de l’Opposition avec Provocation.
Ce n’est pas un problème d’éducation, mais de chimie du cerveau qui interagit avec l’environnement.
(Environnement = famille, copains, école, bruit, écrans, temps, sommeil…)
Aucune éducation classique ne fonctionne.
Par contre l’éducation parentale nécéssite d’être adaptée aux caractéristiques de cet enfant différent.
Pour certains LA crise se déclenche à l’adolescence. A partir de 15 ans, 3 mois, on parlera de bipolarité, ou d’une dépression si il n’a pas eut de symptômes maniaques/hypomaniaques. En général c’est suffisament spectaculaire pour faire la différence avec une crise d’ado.
Certains chercheurs ont avancé l’hypothèse que l’adolescence était un épisode bipolaire normal, mais qui ne perdure pas à l’âge adulte. Un adolescent amoureux, présentent des scores plus élevés aux tests d’hypomanie que certains bipolaires!
De toute façon cette question sera arbitrée en consultation avec un professionnel, et quand bien même, il s’agit d’une crise d’ado, si elle est forte cela nécéssite de l’aide.
Mais bien souvent, il existait des signes avant l’adolescence (enfant), ou en tout début d’adolescence (10-12 ans)
et dans ce cas, il est probable qu’on soit dans le spectre bipolaire.
La cyclothymie est très comorbide, cela veut dire que l’enfant présentent aussi d’autres troubles/maladies en plus.
On retrouve des troubles de l’humeur à + ou – 50% dans : TDAH, TED, Trouble de la personnalité, TOC-Phobies, DYS, trouble du comportement, Dépression…
Les questionnaires d'évaluation de la cyclothymie
ATTENTION : ces tests ne remplacent aucunement un diagnostic posé par un professionnel. Ils vous permettront de vous orienter et d’avoir des bases de discussion solide auprès du corps médical.
Cette check-list est un extrait du livre « Cyclothymie » de Elie Hantouche et B Houyvet- J Lyon 2007
Présence des hauts et des bas (critère principal)
- Phase distinctes d’hypomanie et de dépression
- Etats mixtes de dépression irritable / agressive
- Evolution cyclique avec des moments d’accalmie
Présence de plusieurs des éléments suivants :
Prédisposition à la colère et crises de rage
- Durée d’1/2h
- Impossible à simuler
- Cause une désorganisation et une régression
Hyperactivité anxieuse et conduites « sauvages »
- Enfant irrité, sautillant hyperactif
- Tendance à prendre la fuite en état de panique
- Tendance à attaquer ou se défendre de manière excessive
Impulsivité et jugement médiocre
- Trouble de conduite chroniques à l’école
- Vandalisme, mensonges, vols …
- Incapacité d’imaginer les conséquences de ses actes
Conduites à risque et attirance au risque
- Pulsions involontaires pour des actes scandaleux ou interdits
- Actions sous l’effet de la provocation ou de la compétition
- Mélange paradoxal avec l’évitement du danger
Troubles de l’attention et distractibilité
- Chute brutale de l’attention dans les phases dépressives
- Distrait à cause de la pensée rapide de l’hypomanie
- Altération profonde du système de prise de décision
Comportements combatifs
- Extrême opposition
- Impossibilité d’accepter l’opinion des autres
- Excelle dans l’argumentation sans fin
Mauvais sommeil et hypovigilance matinale
- Sommeil à des heures tardives
- réveil pénible et latence au démarrage
- Durée du sommeil courte dans les hypomanies et longue dans les dépressions
Pensées morbides
- Fantasmes interdits de mort ou d’horreur
- Pensées et intentions récurrentes de suicide
- Générosité inhabituelle (se débarrasser de ses jouets ou objets favoris)
Comportement tyrannique
- Opposition systématique à l’autorité morale des parents
- Imposition de la volonté et des caprices de l’enfant
- Enfant se considérant à l’égalité à ses parents
Hallucinations et autres manifestations psychotiques
- Entendre des voix ou voire des images ou scènes
- Pensées magiques, croyance en un pouvoir surnaturel
- Pensées de persécution, de paranoïa
Hyperactivité sexuelle précoce
- Obsessions au sujet du sexe
- Conduites inappropriées (masturbation, drague, harcèlement)
- Mélange d’obsessions sexuelles et de religiosité excessive
Sensorialité excessive
- Sensibilité excessive aux odeurs, couleurs, bruits, lumière.
- Réactions inappropriées (colère, violence contre soi ou les autres)
- Crises de migraine fréquentes.
Phases dépressives
- Baisse totale d’énergie, léthargie
- Hypersomnie
- Incapacités cognitives sévères
Histoire familiale de bipolarité
Virage thymique avec antidépresseurs
Aggravation ou virage avec stimulants
(La présence d’un de ses 3 derniers éléments doit faire suspecter une BPJ et ce quelque soient les signes apparents.)
Critères retenus dans le DSM V pour un « SMD »
Elaboré parle dr Ellen Liebenluft
- Un âge entre 7 et 17 ans et une survenue du syndrome avant 12 ans
- Une humeur anormale (tristesse, colère) présente au moins 1/2 journée, la plupart des jours et suffisament sévère pour être constatée par l’entourage de l’enfant (parents, professeurs, camarades)
- Des signes dexcitabilité définis par au moins 3 des critères suivants : insomnie, agitation, distractibilité, accélération de la pensée ou fuite des idées
- Réactivité marquée et amplifiée aux stimuli négatifs comparé à ses pairs. On retrouve par exemple crise de colère aux moments des frustrations (inappropriées compte tenu de son âge et du facteur précipitant), des crises de rage verbale, des agressions contre les personnes ou les objets. Ces évènements surviennent en moyenne 3 fois par semaine
- Les symptômes décrits dans le critère 2, 3 et 4 sont habituellement présents et persistent pendant plus de 12 mois, sans intervalle libre de plus de 2 mois
- Les symptômes doivent avoir un retentissement fonctionnel important dans un domaine et moyennement important dans un second parmi : le domicile, l’école, les relations avec les pairs
Critère d’exclusion :
- La présence d’un des symptômes cardinaux de la manie : une humeur élevée ou expensive, des idées de grandeur, une augmentation de l’estime de soi, une réduction épisodique du besoin de sommeil
- Ces symptômes surviennent de manière épisodique
- Le sujet répond au critères diagnostiques d’une schyzophrénie, d’une schizophrénie dysthymique, d’un trouble envahissant du developpement ou d’un syndrôme de stress post traumatique
- le sujet répond aux critères d’un abus de substance dans les 3 mois qui précèdent
- QI<70
- Les symptômes sont dus aux effets physiologiques d’une substance ou liés à une affection médicale ou neurologiqueCritique de ce diagnostic :
- Problématique de la définition de l’irritabilité qui serait un signe excluant la bipolarité à l’âge adulte mais plutôt un signe de troubles anxio-dépressifs adultes
- Ne tient pas compte des tempéraments ni du type d’attachement.
- Le critère d’excitabilité, de manie a été exclus au profit du TDAH.
- Le TOP par contre serait en faveur d’une bipolarité à l’âge adulte.
- 1 2 3 4 1)Présente un stress excessif lorsque séparé de sa famille
- 1 2 3 4 2) Montre angoisse ou inquiétude excessive
- 1 2 3 4 3) A des difficultés pour se lever le matin
- 1 2 3 4 4) Est hyperactif et facilement excité le soir*
- 1 2 3 4 5) A du mal à se calmer le soir*
- 1 2 3 4 6) A du mal à s’endormir*
- 1 2 3 4 7) Sommeil agité et/ou se réveille au milieu de la nuit
- 1 2 3 4 8) A des terreurs nocturnes ou des cauchemars
- 1 2 3 4 9) Mouille son lit
- 1 2 3 4 10) A une forte attirance pour les produits sucrés*
- 1 2 3 4 11) Est facilement distrait par les stimuli extérieurs
- 1 2 3 4 12) Est facilement distrait lors de leçons ou corvées répétitives
- 1 2 3 4 13) Démontre une inaptitude à se concentrer à l’école
- 1 2 3 4 14) Tente d’éviter de faire ses devoirs
- 1 2 3 4 15) Capable de fixer son attention sur des sujets d’intérêt tout en étant distrait à d’autres moments
- 1 2 3 4 16) A une mauvaise écriture
- 1 2 3 4 17) A des difficultés d’organisation
- 1 2 3 4 18) A des difficultés pour passer d’une tâche à une autre
- 1 2 3 4 19) A des difficultés pour évaluer le temps
- 1 2 3 4 20) A des difficultés d’écoute ou de mémoire à court terme
- 1 2 3 4 21) Est extrêmement sensible à la texture des vêtements, aux étiquettes et à l’étroitesse des chaussettes ou des chaussures
- 1 2 3 4 22) Montre une extrême sensibilité au son et au bruit
- 1 2 3 4 23) Se plaint de température excessive du corps ou d’avoir trop chaud malgré une température ambiante normale
- 1 2 3 4 24) Est facilement excitable*
- 1 2 3 4 25) A des période de haute, frénétique énergie et d’activation motrice*
- 1 2 3 4 26) A pleins d’idées en même temps*
- 1 2 3 4 27) Interrompt ou s’immisce entre les autres*
- 1 2 3 4 28) A des périodes de discours rapide et excessif*
- 1 2 3 4 29) A des idées éxagérées de soi et de ses capacités*
- 1 2 3 4 30) Raconte des mensonges, embellit ou éxagère*
- 1 2 3 4 31) Présente des sautes d’humeurs abruptes et rapides*
- 1 2 3 4 32) A des états d’humeur irritable*
- 1 2 3 4 33) A des états d’humeur « fofolle », bête, idote*
- 1 2 3 4 34) Présente une curiosité sexuelle précoce*
- 1 2 3 4 35) Dénote des comportements sexuels inappropriés, ex : se touche les parties sexuelles ou celle des autres
- 1 2 3 4 36) Prend des risques excessifs*
- 1 2 3 4 37) Se plaint d’ennui
- 1 2 3 4 38) A des périodes de baisse d’énergie et/ou de met en retrait, s’isole
- 1 2 3 4 39) Prend moins d’initiative
- 1 2 3 4 40) Traverse des périodes de doute et de manque d’estime de soi
- 1 2 3 4 41) Se sent facilement critiqué et/ou rejeté
- 1 2 3 4 42) Se sent facilement humilié ou honteux
- 1 2 3 4 43) Gigote des mains et des pieds*
- 1 2 3 4 44) Est intolérant à l’attente, aux retards*
- 1 2 3 4 45) Cherche à satisfaire immédiatement ses besoins et est très éxigeant vis-à-vis des autres
- 1 2 3 4 46) Veut commander et refuse d’être sous l’autorité des autres
- 1 2 3 4 47) Se dispute avec les adultes*
- 1 2 3 4 48) Est autoritaire envers les autres*
- 1 2 3 4 49) Est défiant et refuse de se conformer aux règles*
- 1 2 3 4 50) Accuse les autres de ses fautes*
- 1 2 3 4 51) S’énerve facilement en réponse aux recadrage éducatif*
- 1 2 3 4 52) Ment pour éviter les conséquences de ses actes*
- 1 2 3 4 53) A des crises de nerfs explosives et prolongées*
- 1 2 3 4 54) A des difficultés pour maintenir les relations amicales*
- 1 2 3 4 55) Démontre un comportement agressif envers les autres*
- 1 2 3 4 56) A détruit intentionnellement des biens personnels*
- 1 2 3 4 57) Injurie brutalement, utilise des gros mots dans la colère*
- 1 2 3 4 58) Profère des menaces modérées envers les autres ou soi-même*
- 1 2 3 4 59) Profère des menaces marquées de violence envers les autres ou soi-même*
- 1 2 3 4 60) A clairement énoncé des menaces suicidaires
- 1 2 3 4 61) Est fasciné par l’épouvante, le sang, les images violentes*
- 1 2 3 4 62) Reconnaît éprouver des hallucinations auditives et/ou visuelles
- 1 2 3 4 63) Amasse ou recherche avidement la collection d’objets ou de nourriture
- 1 2 3 4 64) S’inquiète de la saleté, des microbes ou de la contamination
- 1 2 3 4 65) Est très intuitif et/ou très créatif
A partir de l’adolscence ce test permet d’évaluer une possible cyclothymie.
Un score de 10 réponses « vrai » au moins doit faire suspecter la présence d’une cyclothymie. Un score sur un questionnaire doit être interprété comme « indicateur ». En aucun cas, il ne remplace l’avis d’un spécialiste.
1) Je me sens souvent fatigué sans raison.
2) Je ressens les émotions de façon particulièrement intense.
3) J’ai des changements brutaux d’humeur et d’énergie.
4) Mes sentiments ou mon énergie sont « trop haut » ou « trop bas », rarement « entre les deux ».
5) Je me sens souvent déprimé pendant quelques jours puis en pleine forme.
6) Mes capacités de pensée varient beaucoup (par exemple entre avoir l’esprit vif ou confus).
7) Je prends grand plaisir à d’autres personnes puis m’en désintéresse totalement.
8) J’ai tendance à exploser puis je m’en veux.
9) J’ai l’habitude de commencer des choses puis de m’en désintéresser complètement.
10) Mon humeur change souvent sans raison.
11) Parfois je me sens bouillonnant d’énergie et à d’autres moments très paresseux.
12) Je peux être d’excellente humeur avant de m’endormir et me réveiller avec la sensation que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue.
13) On m’a fait remarquer que j’ai des périodes de pessimisme au cours desquelles j’oublie mes moments d’optimisme et d’enthousiasme.
14) Ma confiance en moi-même varie d’un extrême à l’autre.
15) D’un jour à l’autre, je peux être sociable, « boute en train » ou isolé, seul dans mon coin.
16) Mon besoin de sommeil est très variable, de quelques heures à plus de 9 heures par nuit.
17) Je peux ressentir les choses de façon très vive ou au contraire très terne.
18) Je peux être triste et gai en même temps.
19) J’ai souvent tendance à « rêver » dans la journée à des choses que les gens considèrent irréalistes.
20) J’ai parfois très envie d’avoir des comportements risqués ou scandaleux.
21) Je suis tombé fréquemment amoureux dans ma vie.
Dépistages des symptômes adultes de la cyclothymie, des tempéraments et de l’anxiété : http://www.ctah.eu/outils-pour-la-bipolarite.php
Dépistages des symptômes adultes de la bipolarité, manie, hypomanie, dépression : http://bipotes.leforum.eu/t198-Bipoquid.htm
LA PRISE EN CHARGE :
o Une psycho-éducation*
o Une psychothérapie
o Des médicaments seulement si nécessaire.
La cyclothymie stabilisée, permet au malade de déployer tout son potentiel : intelligence, créativité, sensibilité, empathie… Marilyn Monroe, Churchill, Napoléon, Hemingway…
* La psycho-éducation c’est apprendre à l’enfant et sa famille ce qu’est la cyclothymie et son implication dans la vie de tous les jours.
«Je suis ressortie en croyant que j’étais folle et que je cherchais des problèmes où il n’y en avait pas!
Elle ne vit pas avec et comme elle me l’a si bien fait remarquer ce n’est pas sa mère (c’est pour ça qu’elle a un meilleur jugement que moi!) Certes, l’objectivité sur ses enfants n’étouffe pas les parents mais tout de même!
Ses soeurs vont très bien pourtant, pourquoi nous acharnerions-nous sur notre fils?
…/…quand elle a insinué que ma famille et moi-même étions toxiques pour mon fils, je l’ai quand même remise sur cale»
« Je suis vraiment nulle en éducation c’est pas possible ! Je ne comprends pas, il avait un comportement, insultant.N’importe quel parent un peu sévère, réussit à faire taire son gamin de 10 ans ! Le mien a réussi à renverser la situation. Il s’est mis à pleurer, et voulait se suicider !
Il se tenait à califourchon sur la barrière de la fenêtre… Comme on était au premier étage, je lui ai dit de sauter! Heureusement il est rentré sagement ! »
Extrait de Cyclothymie. Trouble bipolaire des enfants et adolescents au quotidien – Dr Elie Hantouche, Barbara Houyvet – Ed JLyon
…/.. Nous avons passé une journée fabuleuse et tout allait bien; soudain, mon enfant rentre dans un état de rage et menace de tout casser! Mais qu’ai-je fait? Où est le drame?
Juste un moment ordinaire où j’ai probablement joué mon rôle de parent en imposant certaines limites banales comme «éteins ton ordinateur», «va te laver les dents», ou juste glissé un simple «non» ou un «ça suffit maintenant on rentre à la maison». Alors des vagues menaçantes, des yeux pleins de larmes et des crises de rage vont surgir et gâcher la fin de la journée. Et à chaque fois, je mets en doute mon rôle de mère et je passe la nuit à ressasser mon attitude…/..
Un certain nombre d’entre vous, ne souhaitent pas faire diagnostiquer leur enfant, malgré les difficultés. Pour diverses raisons, vous préférez attendre, vous n’êtes pas suffisament sur, cela vous fait peur…
Bien que nous pensons que c’est plus facile avec un diagnostic, vous pouvez aider quand-même votre enfant :
- En utilisant les outils éducatifs présent sur ce site.
- En nommant les états de l’enfant : déprimé, excessif, irrité, « en mode… » afin qu’il apprenne ce qui se passe en lui et trouve lui-même des solutions avec votre aide.
- En surveillant son hygiène de vie avec des périodes de relaxation mentale.
- En lui faisant suivre une thérapie chez un psychologue :
Choisir de préférence une thérapie comportementale et cognitive ou toute thérapie visant à lui apprendre à gérer ses émotions, à gérer le stress, et le relationnel.
Passer par un psychologue qui connait les troubles de l’humeur est une bonne option car il prendra le temps et si votre enfant a besoin de plus, il vous le dira. - En suivant une thérapie, un coaching, une formation parentale pour apprendre à gérer votre stress, vous organiser et vous adapter aux spécificités de votre enfant. Cela peut se faire chez un psychologue ou avec des associations.
Vérifier le tempérament hypersensible de l’enfant
L’hypersensibilité prédispose aux troubles anxieux et de l’humeur.
Ce diagnostic se réfère au tempérament de l’enfant. Ce tempérament comporte une fragilité psychologique et biologique. Le lien entre hypersensibilité et humeur est fort. Ainsi si l’hypersensibilité est évoquée, l’humeur est à surveiller car c’est sur ce tempérament que l’humeur peut devenir cyclothymique, bipolaire.
Extrait de : « Ceux qui ont peur d’avoir peur; Mieux comprendre l’hypersensibilité » de Elaine N. Aron
Répondez par l’affirmative si cela s’applique dans une certaine mesure à vous.
Répondez par la négative si cela ne s’applique pas vraiment ou pas du tout à vous.
- Je suis conscient des nuances subtiles de mon environnement.
- L’humeur des autres me touche.
- Je suis très sensible à la douleur.
- J’ai besoin de me retirer pendant les journées frénétiques, soit au lit, soit dans une chambre obscurcie, soit dans tout endroit où je suis susceptible d’être tranquille et libéré de toute stimulation.
- Je suis particulièrement sensible aux effets de la caféine.
- Je suis facilement terrassé par les lumières violentes, les odeurs fortes, les tissus grossiers ou les sirènes proches.
- J’ai une vie intérieure riche et complexe.
- Le bruit me dérange.
- Les arts et la musique suscitent en moi une émotion profonde.
- Je suis une personne consciencieuse.
- Je sursaute facilement.
- Je m’énerve lorsque j’ai beaucoup à faire en peu de temps.
- Lorsque les autres se sentent mal à l’aise dans leur environnement matériel, je sens en général ce que je dois faire pour les soulager (changer l’éclairage, proposer d’autres sièges).
- Je perds les pédales lorsqu’on essaie de me faire faire trop de choses à la fois.
- J’essaie vraiment d’éviter de commettre des erreurs ou des oublis.
- Je fais en sorte d’éviter les films et les émissions qui contiennent des scènes de violence.
- Je m’énerve lorsque beaucoup de choses se passent autour de moi.
- La faim provoque en moi une forte réaction, perturbe ma concentration et mon humeur.
- Les changements qui se produisent dans ma vie m’ébranlent.
- Je remarque et j’apprécie les parfums et les goûts délicats, les bruits doux, les subtiles oeuvres d’art.
- Je fais mon possible pour éviter les situations inquiétantes ou perturbatrices.
- Lorsque je dois rivaliser avec d’autres ou lorsqu’on m’observe pendant que je travaille, je perds mon sang-froid et j’obtiens un résultat bien pire que lorsqu’on me laisse tranquille.
- Lorsque j’étais enfant, mes parents ou mes enseignants semblaient me considérer comme sensible ou timide.
Si vous avez répondu oui à 12 questions ou plus, vous êtes probablement hypersensible.
– EN SAVOIR PLUS –
=> Contre la peur de la psychiatrie :
Parlez de cyclothymie car elle correspond parfaitement aux symptômes des enfants.
Les symptômes chez l’adulte cyclothymique sont les mêmes que chez l’enfant.
Dans la cyclothymie, il y a des degrés qui vont de la normalité à la pathologie.
=> Agir en amont, en prévention :
Encouragez le diagnostic précoce pour améliorer le pronostic à l’âge adulte, pour adapter l’éducation parentale et scolaire à ces enfants particuliers. N’ayez pas peur d’en parler.
=> Contrer les réactions excessives du tout médicament ou du non-diagnostic…
Il existe une voie médiane, c’est celle que souhaite Bicycle.
Savoir pour agir avec équilibre sans compromettre l’avenir de l’enfant.
=> Comment diagnostiquer, comment cela se passe :
Les questionnaires ci-dessus même s’ils en font partis ne remplacent aucunement un diagnostic posé par un professionnel
Exemple : TRAMES-BP : Outil diagnostic TRAMES ou comment se passe un diagnostic au CTAH.
Dans les structures hospitalières, il n’est pas rare que l’enfant soit hospitalisé pour passer une batteries de tests et établir un bilan neuropsychologique.
Ces bilans peuvent également être fait dans un cabinet privé.
Ces bilans permettent de monter les dossiers MDPH (Maison Départementale Pour le Handicap) en vue d’une adaptation de la scolarité.
– LIENS –
CTAH : http://www.ctah.eu/
BPKID :http://www.bpkids.org/
BP CHILDREN : http://www.bpchildren.org/
– BIBLIOGRAPHIE –
« Troubles bipolaires, manie, hypomanie et dépression »
Dr Elie Hantouche – MEDI-TEXT Editions
« Clinical manual for bipolar disorders in children and adolescent.«
R. Kowatch, M fristad, R Findling, R M Post. – American psychiatric publishing 2009
CYCLOTHYMIE – Troubles bipolaires des enfants et adolescents au quotidien
Dr Elie Hantouche – Barbara Houyvet – Ed J LYON
Sources :
- « Troubles bipolaires, manie, hypomanie et dépression » Dr Elie Hantouche – MEDI-TEXT Editions
- www.ctah.eu
- CYCLOTHYMIE – Troubles bipolaires des enfants et adolescents au quotidien – Dr Elie Hantouche – Barbara Houyvet – Ed J LYON
- « Vivre avec un maniaco-depressif » Dr Christian Gay – Hachette Littérature
- OMS : http://www.who.int/fr/
- Ministere de la santé : psychiatrie : http://www.sante-sports.gouv.fr/sante-mentale.html
- Kochman F, Ferrari P, Hantouche EG, et al. Les troubles bipolaires chez l’adolescent. In : Ferrari P et al
- Troubles bipolaires Livret reservé aux médecins – Dr Kochman- Dr Meynard- Edité par Sanofi 2004
- http://revue.medhyg.ch/article.php3?sid=32068 – Diagnostic precoce du trouble bipolaire chez l’enfant et l’adolescent – Art Marcia et Bryois – Revue médicval suisse N13 – publiée le 30/05/2007
- Dr Kochman – Les maternelles-France5 23 mai 2013.
- Ces gens qui ont peur d’avoir peur – Mieux comprendre l’hypersensibilité – Elain Aron – Les Editions De L’homme
- Examining the Validity of Cyclothymic Disorder in a Youth Sample – Anna Van Meter, Eric A. Youngstrom, […], and Robert L. Findling 2011
- Mood regulation in youth: research findings and clinical approaches to irritability and short-lived episodes of mania like symptoms – Eleanor Leigh, Patrick Smith, […], and Argyris Stringaris 2013